Algérie : Ce grand pays des droits de l’homme !!

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Actuellement, le régime algérien mène une campagne à grande échelle pour faire passer le Maroc pour une grande dictature. L’avalanche des articles dans les médias algériens et les conférences successives organisées à Alger consacrés aux droits de l’homme dans les provinces marocaines du sud, laissent à penser que ces provinces vivent au rythme des arrestations, des tortures et où l’Etat de droit a cédé place à l’arbitraire. Cette exploitation du thème des droits de l’homme par l’Algérie laisse perplexe pour deux raisons. Ce pays s’indigne des « graves violations des droits de l’homme au Maroc », alors qu’il est loin d’être une référence en la matière. Bien au contraire, actuellement parmi les pires violations des droits de l’Homme dans le monde sont enregistrés en Algérie. Aucune ONG ne peut s’aventurer en territoire algérien. La connivence de certaines organisations algériennes censées  défendre les droits de l’homme en Algérie avec le régime en place était manifestement flagrante lorsque le président de la commission consultative pour la promotion et la protection des droits de l’Homme, Farouk Ksentini, déclarait en avril 2008 : « Comment peuvent-ils nous demander le moment où nous permettrons aux délégués de la commission onusienne de visiter l’Algérie ? L’Algérie n’est pas un gourbi, où quiconque peut venir à n’importe quel moment ».  Cette déclaration a été faite au moment même où la police tabassait les médecins et les fonctionnaires en plein centre d’Alger.

Durant la guerre civile meurtrière qui ravage le pays depuis les années 90 et qui est décrite par l’ex-officier algérien Habib Souaïdia dans son livre « la sale guerre », plus 200 000 personnes avaient été tuées. Des dizaines de milliers d’entre elles étaient des civils, hommes, femmes et enfants, qui sont morts lors d’attaques meurtrières. Des milliers de personnes ont été torturées en détention. Des milliers d’autres ont disparu après leur arrestation par les forces de sécurité ou ont été enlevées par des groupes armés et exécutés sommairement. Sous prétexte de la lutte contre le terrorisme, le champ est libre à toute forme de tortures et aux liquidations physiques. Plusieurs témoignages de villageois concordants rapportent que plusieurs massacres ont été perpétrés par des militaires ou des paramilitaires déguisés en islamistes.
Dans la grande majorité des cas, les autorités n’ont rien fait pour éclaircir les circonstances des crimes et traduire leurs auteurs présumés en justice. Mais, il est difficile de demander à un régime d’éclaircir certains crimes, lorsque ce même régime est soupçonné de fermer les yeux, de contribuer ou d’organiser ces crimes. Actuellement, le régime algérien cherche désespérément à couvrir les soldats criminels qui ont assassinés les moines de Tibéhirine. Ces moines ont été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Seules leurs têtes avaient été retrouvées, le 30 mai 2009. Au lieu de traduire les criminels devant la justice, le régime algérien a une explication toute faite qui ne convainc personne. Il attribue ce massacre au Groupe islamique Armé (GIA) de Djamed Zitouni.

En 2005, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a fait passé une proposition  d’une amnistie générale, vendue sous le label de la « réconciliation nationale »,  pour les auteurs d’atteintes aux droits humains commis lors de la guerre civile. Son but était de racheter la paix à tout prix sur la base d’un calcul purement électoral quitte à priver définitivement les victimes et leurs familles de leur droit à la justice. Bouteflika a ainsi empêché des notions de justice et de responsabilisation devenir des éléments de la transition vers la paix, faisant de la violation des droits de l’homme une variable intrinsèque dans la mode gouvernance du pays. En avril 2005, plusieurs organisations internationales de défense des droits humains notamment Amnesty International, Human Rights Watch, le Centre International pour la Justice Transitionnelle, la Commission internationale de juristes et la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme, ont protesté contre cette proposition, mais cela n’y a rien changé. Bouteflika a amnistié des assassins et des violeurs, mais l’Algérie n’a jamais retrouvé la paix. Les massacres d’algériens sont encore quotidiennes, mais elles n’intéressent plus les médias internationaux et sont reléguées aux faits divers dans les médias nationaux.

S’exprimant dans le cadre d’une conférence organisée en février 2009 à Naples (sud d’Italie) pour débattre de la situation des droits de l’Homme dans les pays du Maghreb, Madame Nassera Merah, responsable au sein de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme, affirmant que la pratique de la torture est très répandue en Algérie. Elle a indiqué que « tous les droits sont bafoués en Algérie et il n’y a aucune possibilité de protester ou de faire prévaloir le droit, et que la démocratie de façade est en vigueur ». La militante algérienne a fait savoir que sa ligue fait l’objet de pressions à l’intérieur du pays qu’elle est interdite de visiter les prisons et de prendre contact avec les délégations étrangères.

Ce triste registre algérien ne s’arrête pas là. A Tindouf dans le sud ouest du pays, ce sont des milliers de marocains éparpillés dans des camps à perte de vue. Dans ces camps l’humanité a cessé d’exister. Des hommes et des femmes à qui on a volé la jeunesse. Des enfants, des adolescents et des jeunes qui n’ont aucun avenir. Tout ce monde s’observe et attend… quoi ? … rien … de qui ? de personne.

Peut être six œufs et un kilo de riz par semaine de la part des organisations humanitaires complices de ce drame par leur silence. Ces populations sont privées de leurs droits les plus élémentaires dont le droit à la liberté de mouvement. Elles sont entre les mains d’un régime sans scrupule qui les présente comme des victimes de « l’occupation marocaine au  Sahara occidental ». Tindouf c’est une prison à ciel ouvert où les vivants enterrent leurs morts en attendant leur propre tour, sans aucune possibilité de la quitter sans se faire tirer dessus. Seuls les enfants quittent provisoirement les camps pour faire de la charité en Europe ou pour les camps d’endoctrinement à Cuba. Les ONG qui brillent par leur tapage lorsqu’il s’agit des affaires médiatisées dans le monde ne se bousculent aux portes de Tindouf. Elles sont incapables d’organiser un simple recensement ne serait ce que pour rationaliser les aides qu’elles fournissent. Ces aides qui se retrouvent curieusement sur les étalages des marchés d’Alger et non dans les assiettes de ceux à qui elles étaient destinées. Ces organisations se contentent visiblement de cette situation avec une impression du devoir humanitaire accompli.

Dans ses rapports annuels, à propos de la situation des droits de l’homme Amnesty International, fait souvent état de graves violations dans les camps de Tindouf. Cette organisation accuse le régime algérien de son acharnement à verrouiller l’accès aux camps pour les défenseurs des droits de l’homme internationaux, de sa volonté délibérée à maintenir le black-out sur les violations en séries des droits de l’homme sur son territoire, et de ses manquements en matière de la protection des réfugiés.

Les témoignages des réfugiés qui ont fui les camps et des anciens détenus marocains libérés sous la pression internationale dépassent l’imagination. Sur une vidéo qui circule sur le net un ancien prisonnier marocain, Abdellah Lahmani, qui a été enlevé par un commando armée près d’Agadir au Maroc et qui a été détenu dans les camps durant 23 ans, raconte l’implication directe des officiers algériens dans les rapts et la torture des détenus marocains. En une seule phrase il a résumé ce qui se passe dans ces camps de la honte : « je n’ai jamais imaginé que des hommes pourraient atteindre un tel niveau de barbarie », faisant référence à son propre calvaire qu’il raconte avec beaucoup de dignité. Son souhait est de traduire les officiers algériens responsable de sa torture devant un tribunal international.

Si les témoignages des réfugiés qui ont fui les camps et des anciens détenus marocains libérés racontant les mêmes atrocités n’ont généralement pas beaucoup d’écho au niveau international, un documentaire de deux journalistes les australiens, Violeta Ayala et Daniel Fallshaw, a fait le tour du monde. Sans doute parce que la parole d’un journaliste occidental qui raconte ce qu’il a observé vaut mieux que celui d’un marocain qui raconte ce qu’il a vécu. Toujours est-il que ces deux journalistes qui sont partis à Tindouf pour réaliser un film documentaire sur les familles séparés, ont été surpris par des scènes d’esclavage. Leur documentaire a ainsi pris un tournant inattendue pour témoigner d’une réalité actuelle moyenâgeuse cruelle. Ils ont ainsi pu recueillir de nombreux témoignages confirmant l’existence de cette pratique à grande échelle.  Le Polisario espérait sans doute un documentaire de propagande supplémentaire. Les deux journalistes ont été arrêtés par la sécurité du Polisario, mais ont été finalement libérés après intervention du ministère australien des affaires étrangères.

Il est donc difficile d’accorder un quelconque crédit en matière de défense des droits de l’homme à un pays au registre si peu glorieux et qui traîne avec lui l’image désastreuse d’un des régimes les plus sanguinaires de la planète. Un régime où l’histoire, la morale et la pudeur n’ont aucun poids pour représenter un obstacle devant les déclarations calamiteuses. Aussi, Mourad Medelci (ministre des affaires étrangères algérien) n’a pas hésité à évoquer dernièrement, devant le Conseil des droits de l’homme (CDH), des prétendues violations de droits de l’homme au sahara marocain, se préoccupant ainsi du sort des marocains mais oublie le sort des siens.

Le cynisme atteint son paroxysme lors de la mobilisation générale du régime algérien dans l’affaire de la séparatiste marocaine Aminatou Haïdar. Cette mobilisation n’a pas laissé indifférent Hocine Aït Ahmed, fondateur et président du Front des Forces Socialistes (FFS) (parti de l’opposition algérien). C’est l’un des icônes de la scène politique algérienne connu par son intégrité et par son franc-parler. Le 09 décembre 2009, il interpelle les instances onusiennes en adressant une lettre à Navanethem Pillay, haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme au sujet du sort réservé aux militants des droits de l’homme dans son pays. Dans cette lettre il s’indigne du silence complice de cette organisation et accuse l’Union Européenne de fermer les yeux sur les graves violations des droits de l’homme dans son pays. Hocine Aït Ahmed se dit victime d’un harcèlement policier, administratif et judiciaire permanent. Il accuse son pays d’user d’un double langage en faisant référence à la mobilisation générale au niveau national et international du régime algérien pour défendre la cause de Aminatou Haïdar et en même temps le peuple algérien est empêché de s’exprimer librement. Hocine Aït Ahmed va encore plus loin en affirmant que les représentations diplomatiques dans son pays sont sous contrôle. Ce silence onusien et européen contraste avec l’hyper activisme de l’UN et de l’EU au Maroc au sujet des droits de l’homme au Maroc.

Adil B.

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